mardi 21 juin 2016

Vitesse spécifique : ce qui est pris est à rendre

Un échange avec un coureur que j'entraîne et que j'ai envie de vous faire partager. Bonne lecture !
"Bonjour Bruno,
J’ai bien lu tes messages et tu dois te dire que je n’écoute rien par rapport à la vitesse qui parait trop élevée en sortie longue ! Explique-moi la différence entre 9 km/h en sortie longue et normalement ma vitesse 24h qui devrait être de 7,5 Km/h ? Pour moi si je fais 9km/h je tiendrais encore plus de kilomètres à la vitesse de 7,5 km/h. Car mon problème c’est la baisse de vitesse à partir de 12h de course !"

"Tu as la réponse à ta question dans ta question. C'est souvent le même schéma de pensée et d’analyse que l'on retrouve chez le coureur. "Comme je craque systématiquement à la fin de ma course, il faut que je gagne le plus de temps possible au début de l'épreuve pour compenser par avance le moment où je vais m'écrouler et perdre inéluctablement de la vitesse"
Mais c'est parce que tu vas trop vite que tu t'écroules à la moitié ou au 3/4 de ta course !
"Ce qui est pris n'est plus à prendre" ne s'applique pas en course à pied. Ce qui s'applique c'est : " Ce qui est pris, tu vas le rendre. Et au centuple" Et ce d'autant plus que la course est longue. Sur 10km, si cela arrive au bout de six ou sept, il en reste trois ou quatre à s'accrocher. Sur semi-marathon quand ça faiblit au 15ème, il en reste encore sept. C’est déjà plus long. Sur marathon, c'est autour d'un 30ème que ça se produit le plus souvent. C'est donc une douzaine de bornes à gérer encore. Là, la facture devient vite salée et les minutes défilent. Sur 100km quand on craque au 60ème c'est presque un marathon qu'il faut encore parcourir ! Effectivement sur 24h cela arrive d'autant plus tôt que l'on est parti trop au dessus de sa vitesse spécifique. Et, contrairement aux autres épreuves, bien plus tôt que les 2/3 ou les 3/4 de la course. Pourquoi ? Parce que plus la distance s'allonge et plus l’excès de vitesse est facile. Tout simplement parce que la vitesse de compétition est plus lente. Sur 24h la plupart des coureurs partent à des vitesses équivalentes à un marathonien en 4h qui suivrait les athlètes élites (j’allais écrire Kényans, mais dorénavant, je n’ose plus !). Quel marathonien en 4h aurait l’idée de suivre ceux en 2h10 ? Sur 100km c’est un peu la même chose mais à un degré moindre. Mais les dégâts sont quand même souvent considérables.
En résumé et en conclusion : Il faut courir très précisément à sa vitesse spécifique lors des séances du même nom. Pour des tas de (bonnes) raisons que j’ai maintes fois développées dans d’autres écrits. Ce sont d’autres séances qui te permettront de courir plus vite, plus longtemps. "

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